GIBRALTAR - CANARIES Nous avons passé 6 jours à Gibraltar, 6 jours paisibles faits de rencontres et de promenades en territoire espagnol. Beaucoup de voiliers y attendent le jour propice pour le premier saut : une navigation de 5 jours vers les Canaries. |
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Gibraltar le rocher Gibraltar la piste (moins fréquenté que Roissy ) |
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Nous rencontrons les uns et les autres,
Jimmy et Murielle sur Vanille II (un polyester de 14
mètres) qui a remplacé Vanille, dériveur en alu qui
est descendu au Sénégal avec Denis Psaume et
Amélie.(« tout larguer pour un vieux
gréement »). Ce sont les devoirs qui nous retiennent jusquau lundi 11 octobre 04, date de lenvoi des petits paquets pour le CNED. Pour une fois , la météo nous attend ; la fenêtre météo pour les Canaries sest ouverte le même jour.Le bateau est fin prêt après 3 mois de croisière et dessais en Méditerrannée. Pour certains, ce sera la première confrontation avec locéan, loccasion de vérifier que chacun de nous supporte la vie en mer, les récupérations entre les quarts, la vie en volume réduit du bateau, la mer qui roule sans cesse parfois. Et au milieu de tout cela, la popotte pour les uns, les devoirs et les cours pour les autres. |
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Enfin, le 11 octobre, nous
sommes contents de mettre les voiles. On
simpatientait et lon finissait par
tourner en rond. Nous larguons les amarres à 14h20. Nous
sommes les derniers dun petit groupe à quitter
Gibraltar à pleine mer et contres courant, car nous
voulons passer le rail des cargos de jour. Vers 17h30,
nous avons rattrapé « Matin Bleu » et
« fanfan » grace à une navigation prudente
ans la zone des 15-20 mètres . Nous avons gagné 1,5
nud sur les bateaux de tête. A 18h, nous coupons
le rail à hauteur de Tarifa. A 20h50,danger devant Tanger, un ferry rapide nous fonce dessus, je suis obligé de mettre en panne et de virer au 180° pour leviter. Il passe à 50 mètres sur tribord, puis vire de 40° vers lest pour saligner sur Tanger. Ceci me fait dire quil nous a rasé délibérément IL y a en mer (comme sur la route) des « chauffards ». |
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La premiere nuit est
assez dure après une longue escale, car le sommeil est
difficile à trouver . La fatigue et la houle nous
mettent à plat .La seconde nuit fut meilleure, car
chacun a pu dormir un peu. Les quelques bateaux partis en même temps que nous communiquent sur le 72 VHF. En entendant les conversations sur le circuit, je me dit que nous sommes dans la grande transhumance. Finalement, depuis larrivée du GPS, il y à maintenant des autoroutes sur la mer avec des milliers de bateaux qui les empruntent. Quelque part, je regrette un peu la voile plus « confidentielle », lépoque où naviguer etait plus une science de lincertitude Maintenant,il est difficile de ne pas croiser dautres voiliers sur sa route (davantage quen Méditerrannée) . Et sur « radio Alizés »(72), on peut entendre la derniere recette de cuisine, la météo, la position des uns et des autres, la taille du poisson péché par l'un, le notre est une corifène de 2,5 kg et de 85 cm. |
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Le notre |
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Dun côté,cela ne ressemble guère
à ce que je suis venu chercher, dun autre,
jai pu constater que garder le contact en mer
permet dévacuer stress et angoisse (même chez les
irréductibles !). Mais bien que ce genre de
navigation ne soit pas en accord avec mes aspirations de
calme,je lui trouve certaines vertus qui permettent à
lequipage de prendre confiance. Les jours qui suivirent furent plus durs avec 6 Beaufort de vent et la mer qui secoue fortement. 4 jours et demi auront suffi pour parcourir les 600 milles, soit 5,5 nuds de moyenne. |
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Dans les grosses vagues, les bateaux disparaissent parfois |
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Nous descendons lancre à 3h30 du matin dans le mouillage de Graciosa en espérant y rester 3-4 jours, mais un vent prévu du sud-ouest nous poussera sur Lanzarote. | |
Graciosa |