Descente en Méditerranée : Ostende – Palma (Majorque).
Etape1 : Ostende – Camaret
Deux équipiers, Philippe et Xavier m’accompagnent lors de ce voyage, qui sera une course vers Brest où il faudra batailler contre les courants (période de vives eaux). Pour ne pas perdre le terrain gagné, nous faisons un stop à l’ancre devant Calais, puis un arrêt rapide à Alderney pour attendre la renverse. Enfin une nuit de repos à l’Aber-Wrac’H nous permet de repartir dans les meilleures conditions pour dévaler le chenal du Four et finir à Camaret cette chevauchée de 4 jours et demi .
A Camaret, Philippe nous quitte pour retrouver la famille et la terre ferme.
![]() Philippe après une nuit de veille. Les quarts de nuit finissent par entamer la vigilance des meilleurs. |
![]() Xavier, un équipier hors pair, toujours de bonne humeur. |
Etape2 : Camaret – La Corogne
Seul Xavier est resté pour « Gascogne » de Camaret à La Corogne .
![]() Départ de Camaret, le tas de poids. |
![]() Des traditions maritimes bien entretenues |
La seconde étape démarre de la meilleure façon. Partis avec un temps de demoiselles, nous essayons
toutes les combinaisons de voiles pour finalement passer les bancs de Ouessant au près, en trace directe.
![]() Un Skipper heureux lorsque les deux trinquettes tirent énergiquement le bateau. |
![]() C’est encore plus impressionnant vu de haut |
La journée nous apporte un maximum de joies ; lorsque après avoir essayé avec succès les trinquettes jumelles et les dérives arrières pour contrôler le bateau dans les surfs, nous avons vus nos premiers dauphins. Par la suite, nous en verrons tous les jours et souvent plusieurs fois dans la journée.
Le troisième jour après une nuit assez agitée, par une mer déjà houleuse, les conditions vont forcir le soir et l’état de forme de l’équipage va passer de peu vaillant à carrément malade. Avec un vent force 7 et une mer déferlante par le travers, nous réduisons la voilure à 10 m² sur l’enrouleur de génois. Dans ces conditions, nous filons toujours à plus de 6 nœuds. Les dérives arrières doivent êtres partiellement rentrées. Mais la dérive tribord reste bloquée en position basse. Toute la nuit sera un calvaire, le vent (force 7) est toujours maniable mais la mer avec ses vagues courtes de 3 mètres qui nous roulent sans interruption va nous dégoûter de Gascogne à la hauteur de sa réputation.
A l’arrivée à La Corogne, l’inventaire montre que la dérive tribord bloquée est cassée. La trinquette jumelle ferlée sur la filière tribord a pris des paquets de mer pliant un chandelier à 90°. Un suintement par les boites à dorades à tendance à humidifier le carré par gros temps (une solution est à l’étude pour la suite du voyage). Malgré une surcharge d’une tonne, le bateau s’est bien comporté.
Etape 3 – La Corogne – Malaga
Le grand frais passé, nous repartons vers Lisbonne prêts à terminer ce périple dans de meilleures conditions.
Mais voilà panne de vent, le moteur en route toute la nuit se met à fumer le matin. On arrête le moteur, on contrôle et on réfléchit. Il y a un peu d’huile dans la cale. Pour savoir d’où cela vient le meilleur moyen c’est toujours de passer la main. L’identification est rapide, cela vient de l’inverseur. Probablement le joint spi. L’alignement est à contrôler. Cela n’explique toujours pas la fumée.
L’huile c’est OK, l’eau aussi. Etant encore proche de la côte, j’arrange un rendez-vous pour le lendemain avec un mécano de Vigo. Le diagnostic est un problème d’injecteur pour lequel il faut faire venir des pièces de Barcelone. Mais avec le week-end qui arrive cela prendra 5 jours. En attendant le mécano nous dit qu’on peut utiliser le moteur sans risque. Notre plan de navigation très serré ne nous laisse pas suffisamment de temps pour réparer immédiatement. Comme le moteur peut tourner sans risque, on repart. Il nous reste maintenant 10 jours pour atteindre Malaga ou Gibraltar au pire. Même sans moteur cela devrait aller. En réalité le vent n’est pas de la partie et nous devons nous battre pour passer le cap saint Vincent. Près de 6 jours pour faire 200 Nm avec seulement 30 Nm pour certains jours. Passé le cap c’est la délivrance. Le vent nous y attend. D’abord force 2 puis 3, 4 et 5. Cette brise nous porte jusqu’à Gibraltar en moins de 2 jours à une moyenne supérieure à 5 nœuds: c’est la voile comme tout le monde l’aime.
![]() Bayona une forteresse et un port qui contrôlentl’entrée vers Vigo. |
![]() Passage de Gibraltar rapide et impressionnant |
Nous passons devant le rocher à 8 nœuds dans une eau tourbillonnante.
Au petit matin nous arrivons à Malaga pour effectuer le changement d’équipage. Les pilotes qui décrivent le coin comme inhospitalier sont en dessous de la vérité. Les gens de la marina et du port sont franchement désagréables et c’est à coup de « Vous ne pouvez-pas rester ici », « Allez-vous en » ou « Nous ne voulons pas de vous » que l’on vous retire toute envie de rester. N’essayez pas non plus le port de commerce pas plus accueillant et beaucoup plus risqué. Après avoir été chassé de Malaga nous avons mis la journée pour rejoindre Benalmadena. Pier-Paolo remplace Xavier.
Etape 4 – Malaga - Palma
Départ le 28 pour Palma et la les choses commencent à se gâter. Au bout de 24 heure sans vent nous arrivons péniblement à parcourir 24 Nm. Les conditions de vent des 12 heures suivantes ne sont guère meilleures. Une rencontre extraordinaire nous le fait oublier : un groupe de globicéphales jouant et se faisant des câlins tout autour du bateau.
![]() Moins fréquent que les dauphins, leur visite nous a ravi. |
![]() Pier-Paolo qui n’a pas voulu réveiller le skipper prolonge son quart très difficilement. |
Mais nous ne tiendrons jamais les délais. Nous décidons d’essayer le moteur pour une période de 2 heures. Après un repos de une heure nous essayons à nouveau 2 heures. A la suite de ces 4 heures le contrôle du moteur affiche un niveau d’huile supérieur de 1 litre à la normale. A partir de ce moment le moteur ne sera plus utilisé.
Guidé par de réseau du motoriste nous arrivons à Garrucha entre Alméria et Cartagena. Là une très grosse surprise nous attend : Lire Une histroire de moteur